Journal de bord d'une mise à jour à

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7.10 (Gutsy Gibbon)


L'auteur et administrateur de Powhertz que je suis a toujours été un enthousiaste des nouvelles distributions de Linux. Une pile de plus de 25 cédéroms de Linux à la maison (sans compter tous ceux au travail bien sûr), allant de Red Hat Linux 5.2 (1998) à Kaella 3.1 (2007), témoigne de cet enthousiasme qui ne date pas d'hier. Il y a toutefois une chose qui n'avait jamais changée dans toute cette évolution: ma partition Linux principale à la maison toujours été une distribution de Linux basée sur Red Hat et son système de paquets RPM. Devenu fanatique d'APT (Advanced Packaging Tool) et des paquets "DEB" de par mes quelques années d'expérience avec Debian GNU/Linux comme serveur, il était grandement venu le temps pour moi de migrer mon ordinateur personnel à une distribution basée sur APT (APT peut théoriquement être utilisé sur n'importe quelle distribution de Linux, mais là où cela devient particulièrement intéressant, c'est lorsque la distribution est basée sur APT). Debian? Non! Génial en entreprise grâce à une stabilité légendaire, mais à la maison, personne n'a envie d'attendre 2 ans pour obtenir le nouveau petit bonbon qui vient tout juste de sortir. La voie logique était de suivre la tendance générale et de passer à la distribution de Linux qui est maintenant devenue (de loin) la plus populaire sur le "desktop": Ubuntu. Et quel meilleur "timing" que d'attendre la toute nouvelle version pour ce faire: 7.10, Gutsy Gibbon!

Dans mon cas, la migration se faisait d'EduLinux 2004, un dérivé de Mandrake Linux 10.0 . En fait, c'était Mandrake 10 à quelques petites différences près, re-distribué par l'université de Sherbrooke, située dans le sud de la province de Québec. Bien que cette distribution m'ait amplement satisfait pendant près de 2 ans, son remplacement était devenu absolument inévitable. Non seulement elle prenait de l'âge, elle n'était plus supportée depuis longtemps, ce qui implique que des failles de sécurité pouvaient exister. Les gens d'EduLinux avaient d'abord promis une EduLinux 2005, dont la date de parution a été reportée, puis éventuellement annulée par manque de temps de ses créateurs, sans promesse pour un EduLinux 2006. Mais le dernier clou dans le cercueil de ce projet québécois fut lorsque leur nom de domaine edulinux.org est passé aux mains d'Américains: là, il était devenu évident que la distribution EduLinux était terminée pour toujours et qu'il fallait se tourner vers autre chose.

Note: pourtant, les miroirs de l'université de Sherbrooke continuent d'offrir EduLinux 2004 en téléchargement! Voir: http://gulus.usherbrooke.ca/pub/distro/edulinux/iso/2004/

Les notes d'installation et d'utilisation qui vont suivre sont donc, dans une certaine mesure, basées autour d'une migration d'EduLinux 2004 à Ubuntu 7.10 . Si la plupart de ces notes sont d'ordre général, d'autres compareront ce nouveau Ubuntu à EduLinux 2004 / Mandrake 10.0 .

Processus d'installation

Thumbs up!
memtest86 disponible depuis le menu principal du cédérom. Il est donc possible d'effectuer un test de la mémoire vive sans avoir à se graver un cédérom de memtest séparément.
Thumbs up!
Le cédérom qui sert de cédérom démarrable d'installation est aussi un "live CD". Beaucoup plus pratique que d'avoir un cédérom d'installation qui ne sert presque jamais après l'installation initiale, et un deuxième cédérom (Knoppix, par exemple) pour utiliser Linux sur cédérom sans nécessairement utiliser de partition sur disque dur (technique surtout utilisée pour des fins de déboguage).
Thumbs down!
Extrêmement long délai avant de pouvoir vraiment lancer l'installation, sans aucune indication à l'écran principal (mais heureusement, on peut obtenir plus d'infos en utilisant les touches F5 à F8).
Thumbs up! Testeur de disposition de clavier, permettant de tester les touches avant même de devoir faire son choix final de disposition. Très pratique lorsqu'on n'est pas sûr entre des choix portant à confusion tels que "Canada multilingue", "Canada multilingue legacy" ou "Canada French legacy"!
Thumbs down! Le partitionneur me propose par défaut d'installer Ubuntu sur ma plus grande partition FAT au lieu de mes partitions EXT3 existantes.
Thumbs down! Toujours dans le partitionneur, je suis dans la version française de l'installation et je vois des boutons "New partition table", "Edit partition" et "Delete partition".
Thumbs up! Une fois le partitionnage terminé, le programme d'installation me propose d'importer mon compte utilisateur (régulier bien sûr, et non le "root") de mon EduLinux/Mandrake situé sur une autre partition, et non la partition sur laquelle je suis en train d'installer Ubuntu! Cela veut dire qu'il a automatiquement monté toutes mes partitions Linux pour détecter des comptes utilisateurs et me proposer de les migrer automatiquement! Génial!
Thumbs up! La création de compte utilisateur se fait en une seule étape, avec le nom complet, le nom d'utilisateur et le mot de passe tous sur le même écran plutôt que séparés sur des écrans différents un à la suite de l'autre, comme dans les distributions de Linux traditionnelles.
Thumbs down! Le gestionnaire de démarrage installé par défaut est en mode texte à 100%, tout en noir et blanc. Ça fait plusieurs années que les gestionnaires de démarrage de Linux offrent la possibilité de générer de très beaux menus graphiques, pourquoi ne pas l'utiliser?
Thumbs up! Le gestionnaire de démarrage installé par Ubuntu a préservé automatiquement tous les choix de démarrage de mon gestionnaire de démarrage précédant qui avait été généré par EduLinux/Mandrake (mais a renommé ces entrées, on se demande un peu pourquoi!).
Thumbs down! Le programme d'installation ne m'a jamais demandé mon mot de passe "root" (administrateur) désiré. Il a configuré un mot de passe, mais ne l'a jamais divulgué nulle part... mon propre mot de passe administrateur m'est INCONNU!! Heureusement que j'ai des trucs d'administrateur réseau: "sudo passwd root"!
Thumbs down! Le programme d'installation m'a installé pour 2,2 Go de logiciels sans me poser la moindre question! Certains d'entre eux devront être désinstallés plus tard... Heureusement que j'avais prévu une partition de près de 6 Go!
Thumbs up! Il a automatiquement détecté TOUT mon matériel sans avoir à me poser de question! Cela inclus des périphériques moins répandus tels un UPS et une carte télé ("TV tuner").
Thumbs up! Détecté et configuré automatiquement la résolution native de mon écran, qui n'est pas une résolution très standard (1400x1050), et ce même si mon modèle exact de moniteur ne figure pas dans sa liste de pilotes (il trouve mon écran comme un moniteur "plug and play").
Thumbs down! La version de GIMP installée est un "Release Candidate", et aucune mise à jour vers la version finale n'est disponible via les outils d'Ubuntu, alors que la version finale de GIMP 2.4 est pourtant sortie avant la version finale d'Ubuntu 7.10 .
Thumbs down! Bien qu'il ait automatiquement détecté ma carte télé, Ubuntu n'a rien installé pour l'utiliser, et je n'ai trouvé aucune marche à suivre dans les menus d'aide. Heureusement que je connaissais déjà un logiciel qui le fait (XawTV) et qui était disponible via APT, mais même après avoir installé XawTV moi-même via APT, il ne fonctionne pas et il faut que je cherche de l'aide sur Google pour le faire fonctionner! Semble-t-il qu'il fallait, dans mon cas, le lancer de la manière suivante: "xawtv -nodga -device /dev/video0", car la simple exécution de "xawtv" sans argument particulier refusait complètement de démarrer. EduLinux 2004, qui serait sensé être 3 ans en arrière technologiquement, avait automatiquement configuré ma carte télé et placé un icône sur mon bureau pour l'utiliser via XawTV... Il avait seulement fallu que je choisisses la norme de télédiffusion qui prévaut ici et que je configure mes postes/fréquences...
Thumbs up! Installe automatiquement un environnement Java par défaut, ce que d'autres distributions ont peur de faire parce que Java n'est pas disponible sous licence GPL.
Thumbs up! La configuration d'une imprimante gérée par un poste Windows fut extrêmement facile et fonctionnelle en utilisant simplement les petits utilitaires graphiques disponibles dans les menus du système Ubuntu installé (ce qui n'était toutefois pas possible via le programme d'installation, mais peu importe).
Thumbs down! N'installe pas et ne propose pas de pare-feu par défaut. Au moins, la documentation d'Ubuntu est claire sur comment installer un pare-feu, contrairement à la carte télé.

Premiers jours d'utilisation

Thumbs down! En début de processus de démarrage, pas moyen de voir un démarrage détaillé sauf en appuyant F8 (et ensuite il devient impossible de revenir au graphique de départ).
Thumbs down! Le démarrage du système est très long parce qu'il fait automatiquement un fsck (vérification rapide du système de fichiers) sur toutes les partitions, même celles de formats FAT.
Thumbs down! Je crée un nouvel utilisateur sur le système, je me branche avec cet utilisateur, me déconnecte (commande "exit"), puis je veux supprimer cet utilisateur et j'obtiens l'erreur suivante: "l'utilisateur est connecté". Je ne vois pourtant rien dans la liste des processus ("ps") en rapport avec cet utilisateur...
Thumbs down! Malgré que je sois installé en français, j'obtiens un bouton "Synchronize now" lorsque je veux régler l'heure via le tableau de bord de GNOME.
Thumbs down! Pas de véritable possibilité de désinstaller le navigateur Web Firefox, car trop de paquets (dont l'aide) en dépendent. SeaMonkey, celui que j'utilise et qui est tout autant à code libre que Firefox, est totalement absent de l'entrepôt d'Ubuntu (ça ne coûte vraiment pas cher de l'inclure!...).
Thumbs down! Seulement 9 choix de thèmes et 3 choix de papiers-peints sont disponibles suite à l'installation, ce qui est vraiment très peu à comparer à la plupart des autres distributions de Linux.
Thumbs down! Je désinstalle le logiciel Evolution via l'utilitaire Synaptic, mais il demeure quand même mon logiciel de courriel par défaut et demeure dans les menus de GNOME. Mauvaise intégration!
Thumbs up! Vient avec Terminal Server Client, une interface unifiée pour les accès de machines à distance, que le protocole soit RDP, VNC ou XDMCP.
Thumbs up! Multimédia: plein de codecs propriétaires (incluant le plus récent Windows Media) installables en quelques clics seulement, détectés automatiquement quand on double-clique un fichier de ce type.
Thumbs down! On s'aperçoit qu'il n'y a pas d'utilitaire de partage de connexion Internet par défaut, ce qu'EduLinux/Mandrake offrait et rendait d'ailleurs très facile. Évidemment qu'il est quand même possible de le faire avec une/des commande(s) iptables de Linux sans logiciel supplémentaire à installer, mais essayez d'expliquer ça à un novice qui voudrait simplement partager sa connexion Internet entre son ordinateur et celui de ses enfants, ce qui est si facile sous Windows 2000/XP/Vista! Sachez toutefois qu'il existe bel et bien une alternative en mode graphique, bien que mal documentée: installer le pare-feu Firestarter via APT/Synaptic, et Firestarter permettra de configurer un partage de la connexion Internet.
Thumbs down! J'ai réussi à faire planter tout le Linux au complet en branchant simplement ma clé USB! Je n'ai toutefois pas réussi à reproduire le problème par la suite.
Thumbs up! Détecté automatiquement mon modèle exact de caméra numérique dès la première fois que je l'ai branchée en USB, et un logiciel apparu automatiquement m'a permis de l'utiliser immédiatement sans configuration nécessaire.
Thumbs down! Utilise beaucoup de mémoire vive ("RAM"). Après un simple démarrage, la commande free affiche près de 295 Mo de RAM utilisée, plus près de 35 Mo de "swap". Après avoir simplement lancé une instance de SeaMonkey 1.1.5, Opera 9.24, XMMS et de GNOME Terminal, il affiche déjà 415,59 Mo et 37,45 Mo de "swap", alors qu'exactement la même chose sous mon EduLinux 2004 précédant prenait 306,7 Mo et aucune "swap" du tout. Au total, ça veut dire 47,7% plus de RAM nécessaire pour essentiellement les mêmes fonctionnalités...
Thumbs up! Superbes effets de transparence sur les curseurs.
Thumbs down! Il n'a pas automatiquement ajusté l'heure du système lorsqu'est venu le temps de reculer l'heure le 4 novembre.
Thumbs down! Non seulement il n'a pas automatiquement ajusté l'heure, le Linux au complet a planté la première fois que j'ai tenté de corriger l'heure à partir du tableau de bord de GNOME! J'ai redémarré le système et cette fois j'ai pu régler l'heure sans problème...
Thumbs up! Installation de WINE très facile via APT et/ou Synaptic, avec une intégration automatique aux menus de GNOME et une configuration fonctionnelle dès le départ (bien qu'un paramétrage subséquent ne fasse pas de tort!). Sur mon EduLinux 2004, je n'étais plus du tout capable d'utiliser WINE, ni à partir des sources, ni à partir des paquets RPM que je pouvais trouver. Il plantait à tout coup, et l'équipe de WINE n'a jamais pu identifier mon problème.

Migration de scores des jeux GNOME

Une étape pourtant simple de ma migration d'EduLinux 2004 à Ubuntu 7.10, mais qui m'a fait perdre un temps considérable tellement la procédure est mal documentée (non seulement dans les documentations officielles, mais même lors de simples recherches sur Google), fut la migration de mes meilleurs scores des jeux GNOME! Je suis un gros joueur du démineur Mines, aussi connu sous le nom de gnomine, alors je ne voulais vraiment pas perdre les meilleurs scores et tout recommencer à zéro! Évidemment, comme ces pointages sont conservés à la grandeur du système et ne sont pas spécifiques à un utilisateur, ils ne sont pas enregistrés dans le dossier personnel d'aucun utilisateur. Mais alors où les trouver? Dans /tmp ? Non! Quelque part dans /usr/share ? Non! J'ai perdu du temps là-dessus, alors j'ai cru bon d'en parler ici, au cas où la présente page serait bien indexée dans Google et qu'elle permettrait à quelqu'un dans le monde de sauver ce temps que j'ai perdu! Ce sera ma part pour la communauté du code libre!!  ;)

Alors voici, pour importer des "high scores" de Mines, il faut manuellement copier les fichiers de scores, qui peuvent se trouver à deux endroits: dans /var/lib/games ou dans /var/games . Dans mon cas, il a suffit de copier les fichiers suivants de ma partition Linux précédante:
/var/lib/games/gnomine.*.scores
à ce nouvel emplacement sur ma nouvelle partition Linux Ubuntu:
/var/games/
...et le tour est joué! La fois suivante qu'on lance Mines, tous les scores sont là!


Conclusion

Au bilan, on note que plus de points négatifs que de points positifs ont été relevés lors de cette installation et des premiers jours d'utilisation. Cela ne veut pas dire que le bilan général d'Ubuntu 7.10 est mauvais, au contraire! Ça ne fut certes pas une migration sans tache et il faut admettre qu'il reste encore place à beaucoup d'amélioration du côté d'Ubuntu, mais le bilan est néanmoins très positif. Je me retrouve en bout de ligne avec une installation où tout fonctionne et qui sera beaucoup plus facile à gérer dans le futur, grâce à son approche orientée sur APT. Et si je trouve ça trop lent, j'achèterai un autre 256/512 Mo de mémoire vive! Ça reste encore énormément moins cher qu'une solution Windows Vista ou Mac OS X Leopard, où il me faudrait changer de machine au complet et devoir en plus payer une onéreuse licence (plus de 250$ dans le cas de Vista, 149,99$ dans le cas de Leopard)... Car rappellons-le, Ubuntu est non seulement gratuit, il a fait la promesse de toujours demeurer gratuit, incluant les mises à jour de sécurité. Le risque de se faire jouer de tour comme ce fut le cas il y a quelques années avec Red Hat est donc très faible...


Powhertz
2007/11/04


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