Histoire d'une migration de

Windows 7

à

Windows 10


    L'auteur et administrateur de Powhertz est un fier utilisateur du système d'exploitation Linux depuis plus de 21 ans, dont 19 à titre de système d'exploitation principal. À la maison, passant par Red Hat Linux (1999-2003), Linux Mandrake (2003-2005), EduLinux (2005-2007), Ubuntu (2007-2017), et finalement Linux Mint (2017-2020), comme au travail (Red Hat Linux, Debian GNU/Linux, Ubuntu), j'ai toujours été enthousiaste à utiliser et à promouvoir le plus populaire des systèmes d'exploitation libres pour le "desktop" (ordinateurs de bureau). Toutefois, malgré que je passe plus de 99% de mon temps d'utilisation dans Linux, j'ai toujours conservé une installation de Microsoft Windows sur une autre partition, pour des utilisations occasionnelles. Mon PC actuel (pour lequel j'aimerais d'ailleurs faire des éloges à la marque Gateway; c'est clairement le PC le plus fiable que j'ai possédé dans ma vie, fonctionnant toujours à merveille après plus de 10 ans !) venait avec un Windows 7 pré-installé OEM, 100% légal, que je maintenais à jour et qui m'était encore utile à des tâches spécifiques comme :
    Windows 8 est sorti dans l'adversité, et ne m'a aucunement intéressé. Windows 8.1 semble avoir reçu un meilleur accueil, mais ne m'a pas plus convaincu de bouger. Windows 10 a suivi en 2015, avec une mise à niveau GRATUITE (pour une migration en provenance de 7 ou 8, mise à niveau non offerte en provenance de Vista ou XP), une première pour une version majeure de Windows, sans doute inspirée par un changement semblable chez son concurrent Apple en 2013. C'est la première fois que j'ai songé à mettre à niveau mon vieux Windows 7, mais la réception de Windows 10 par le public étant très mitigée, j'ai choisi le status quo. Mais comme toute bonne chose a une fin, Microsoft a cessé de supporter Windows 7 en janvier dernier (2020), 10½ ans après sa sortie initiale. On ne peut certes pas s'en plaindre; 10½ ans de support au grand public, c'est extraordinairement long et généreux ! C'est carrément le double de n'importe quelle distribution de Linux ou version de MacOS ! Lorsqu'on atteint inévitablement ce moment fatidique, il faut agir. Lorsqu'on continue d'utiliser un système d'exploitation (n'importe lequel) qui n'est plus supporté, on ne reçoit plus de mises à jour de sécurité et on deviendra tôt ou tard plus vulnérable à des attaques de pirates, qui exploiteront de nouvelles failles de sécurité trouvées après la fin du support du système.

    Dans mon cas, j'évaluais que les risques étaient très faibles. Je démarrais ce Windows 7 environ 1 fois par mois, habituellement pour y faire une tâche très spécifique qui m'expose très peu à des failles de sécurité. C'est pourquoi je n'ai pas sacrifié de nuits blanches à effectuer cette mise à niveau en janvier, et que j'ai attendu patiemment d'avoir suffisamment de temps pour le faire. Ce temps est finalement venu en ce mois de juillet 2020. Il serait inexact de dire que j'utilisais un système d'exploitation 100% non supporté depuis 6 mois, car j'ai reçu quelques mises à jour après la date fatidique, dont la toute dernière fut le navigateur Web Edge (le successeur d'Internet Explorer), qui m'a étonnamment été poussé comme une mise à jour de sécurité !... sans pour autant désinstaller IE 11 !... Mais outre ce Edge qui est une fausse mise à jour de sécurité (entendons-nous, Edge est sans doute plus sécuritaire que IE, mais s'il est seulement installé à côté d'IE et que l'utilisateur peut continuer d'utiliser IE comme avant, alors ce n'est pas une mise à jour de sécurité), je voyais que je n'avais pas reçu de mise à jour de sécurité depuis un bon moment. Il était grand temps de passer à l'action !

Le mythe

Mythe : la mise à niveau à Windows 10 était seulement gratuite pour 1 an, de juillet 2015 à juillet 2016. Après cette date, il faut acheter une licence de Windows, au coût minimal de 189$CA ou 139$US.

Réalité : Bien qu'il ne soit plus possible d'effectuer cette mise à niveau gratuitement à partir de Windows Update ou l'application Obtenir Windows 10 (GWX), il est toujours possible de le faire à partir d'un DVD ou d'une clé USB de mise à niveau à Windows 10. Ça, c'est surprenant, mais modérément surprenant. Ce qui est vraiment incroyable, c'est qu'il n'est même pas nécessaire d'avoir téléchargé l'image ISO de ce DVD ou clé USB avant la fin de la promotion; on peut encore la télécharger aujourd'hui, exactement 4 ans plus tard, gratuitement sur le site Web de Microsoft !!! Gros merci à CNet pour son article extrêmement utile sur le sujet ! En gros, il suffit de :
* Si ce démarrage sur un DVD ou clé USB ne fonctionne pas du premier coup, vous pourriez avoir à modifier la configuration du BIOS de votre PC.

Cette procédure dévoilée par CNet est celle qu'a suivi Powhertz avec succès. Oui, vous pouvez encore mettre à niveau gratuitement et légalement un Windows 7 à Windows 10 !

La longue (et frustrante) traversée du désert

Nous savons maintenant que c'est gratuit et que tous peuvent le faire, mais cela ne veut pas dire que ce sera une belle expérience pour tous ! Vous serez peut-être étonnés d'apprendre que Microsoft ne le recommande pas. Dans la page suivante du support de Windows 10 :
https://support.microsoft.com/fr-ca/help/12435/windows-10-upgrade-faq
, on peut lire que qu'il est possible d'acheter Windows 10 pour notre PC Windows 7 ou 8.1, mais que : "Toutefois, la meilleure façon de découvrir Windows 10 est sur un nouveau PC. Les ordinateurs d’aujourd’hui sont plus rapides et plus puissants et sont fournis avec Windows 10 déjà installé.". J'avais lu ces belles paroles dans le passé (plusieurs mois avant ma mise à niveau) et il m'apparaissait alors évident qu'elles visaient seulement à stimuler les ventes d'un marché du PC en difficulté. Suite à mon expérience, j'ai compris que cela visait également à éviter des requêtes à l'équipe de support de Microsoft, pour un processus de mise à niveau comportant certaines lacunes. Malgré cette recommandation qui en aura certainement convaincu plus d'un de remplacer son PC en entier, des phrases comme "problem migrating from Windows 7 to 10" comptent parmi les mots-clés les plus populaires sur le moteur de recherche Google, celle-ci en exemple retournant plus de 2,7 milliards (pas millions, milliards !) de résultats ! Loin de moi l'idée de vous décourager de procéder à la mise à niveau de votre Windows 7 vers Windows 10, il faut le faire ! Selon NetMarketShare, encore 23,35% des internautes sur un appareil de type "desktop" utilisaient Windows 7 en juin 2020, ce qui est beaucoup, beaucoup trop pour un système d'exploitation non supporté ! Loin de moi l'idée également de vous encourager à remplacer votre PC en entier s'il fonctionne toujours bien et vous satisfait toujours; gaspiller du précieux matériel pour une seule et unique considération logicielle serait anti-écologique, dépensier et un peu stupide ! Tout ce que je dis, c'est que ce processus de mise à niveau fonctionnera comme un charme pour certains, alors qu'il pourrait être très frustrant pour d'autres... dont moi ! C'est pourquoi je tiens tant à partager mon expérience, dans l'espoir qu'elle aide d'autres personnes qui seraient dans la même situation.

J'ai donc démarré mon PC avec mon DVD de migration à Windows 10. En route pour une mise à niveau de Windows 7 Familiale Premium vers Windows 10 Familiale ! Ça commence en beauté, mais c'est long, très long ! Pas seulement parce que Windows 10 est gros, mais aussi à cause de beaucoup de mises à jour à télécharger de l'Internet, même si mon image ISO datait de mai 2020 et que je m'attends donc à avoir pour seulement 2 mois de mises à jour supplémentaires à installer. Du moins, c'est ce à quoi je m'attends. Est-ce vraiment le cas ? Impossible pour moi de le savoir, parce que ces mises à jour faites durant l'installation de Windows 10 ne s'affichent pas dans l'historique de Windows Update, une fois l'installation terminée. Cet historique débute au moment où l'installation de Windows 10 est terminée et que l'utilisateur commence lui-même à appliquer des mises à jour. Le processus complet d'installation dure près de 2 heures, alors il n'est pas raisonnablement possible de rester stoïque devant son ordinateur pendant tout ce temps. Comme tout le monde, il y a un point où je me suis levé et que je suis allé faire autre chose. À mon retour, mauvaise surprise : l'installateur est en train d'effectuer un retour en arrière ("rollback"), affichant le message suivant : "Annulation des modifications apportées à votre ordinateur portable"... qui est un peu cocasse puisque mon PC n'est pas du tout un ordinateur portable ! Une fois ce "rollback" terminé, je peux voir l'erreur suivante :

0xC1900101-0x40021
Échec de l'installation lors de la phase SECOND_BOOT. Erreur lors de l'opération SYSPREP-RESPECIALIZE.


Une recherche de cette erreur sur Google me donne des causes et solutions très diverses, dont peu semblent pouvoir s'appliquer à mon cas. Apparemment, mon sauveur s'appellera SetupDiag, un petit utilitaire que Microsoft semble avoir sorti en 2016 je crois, et qui semble être devenu extrêmement populaire dans les 2 dernières années. Cet utilitaire me remplissait d'espoir, mais malheureusement, il ne fonctionne pas très bien sur mon PC Windows 7. J'arrive tout de même à lui soutirer une information pertinente : "processing rule: DeviceInstallHang". Mais quel "device", et quoi encore ? Je n'ai pas réussi à en savoir davantage avec SetupDiag.

J'ai donc entrepris des recherches dans les journaux de mon Windows, comme setupact.log . Pas mieux du tout. Je n'y ai trouvé que ceci, qui s'est avéré une fausse piste : "AudMig: No audio endpoint migration settings found 0x2".

Mais alors, que faire pour obtenir les informations pertinentes pour comprendre ce qui cause mon erreur "lors de l'opération SYSPREP-RESPECIALIZE" ?! C'est là qu'une copie d'écran d'un utilisateur, trouvée lors de mes recherches sur Google, a tout changé : il est sensé y avoir un BSOD ("Blue Screen Of Death", l'expression bien connue pour les écrans bleus de plantage de Windows depuis "toujours", ou du moins depuis Windows 95) qui s'affiche avant que l'ordinateur redémarre automatiquement et entreprenne le "rollback" ! Cet écran contient probablement les informations pertinentes que je recherche !

Je recommence donc le processus d'installation en entier, pour une 2e fois. Cette fois, je ne regarde pas mon écran en continu pendant près de 2 heures, mais au moins, je reste juste à côté pour faire autre chose tout en gardant mon écran à portée de vision. Ça se précise un peu : j'ai pu voir que le plantage est survenu à 84% de progression de l'étape d'installation des mises à jour de Windows 10 ! Mais j'ai quand même manqué les détails du BSOD !

Je recommence donc le processus d'installation en entier, pour une 3e fois. Cette fois, j'attends l'étape d'installation des mises à jour de Windows 10, puis je surveille très attentivement en attendant impatiemment d'arriver à 84% ! Voilà, à 84%, je vois le fameux BSOD !! J'ai le temps d'inscrire le code d'erreur DRIVER_IRQL_NOT_LESS_OR_EQUAL, mais après quelques secondes à peine, tout au plus une dizaine de secondes, il redémarre avant que j'ai le temps de lire le BSOD jusqu'au bout ! Tout de même, ce DRIVER_IRQL_NOT_LESS_OR_EQUAL revigore mon espoir ! Mais encore une fois, tout comme pour le SYSPREP-RESPECIALIZE, je m'aperçois qu'il s'agit d'une erreur assez générique pouvant avoir des causes et solutions très multiples. Sans plus d'informations sur ce qui cause ce DRIVER_IRQL_NOT_LESS_OR_EQUAL, je m'enligne pour des heures d'essai-erreur, sans résultat garanti au bout de ces valeureux efforts.

Je recommence donc le processus d'installation en entier, pour une 4e fois. Cette fois, je me sens très expérimenté ! Je sais qu'il est inutile de regarder l'écran jusqu'à ce que j'atteigne 58% de progression de l'étape d'installation des mises à jour de Windows 10, après quoi il m'en reste pour seulement quelques minutes d'attente. Le 84% arrive, je suis tout fébrile avec mon crayon en main, prêt à écrire le plus rapidement possible toute information qui s'affichera après le DRIVER_IRQL_NOT_LESS_OR_EQUAL ! Vous me direz que je n'avais qu'à prendre une photo du BSOD lors de ma 3e tentative d'installation. C'est exact, mais je ne pouvais pas savoir que ce BSOD s'afficherait si peu longtemps que je n'aurais même pas le temps de noter ce qui y est écrit ! Alors voilà : je réussis à noter la fin du BSOD, qui dit : "What failed: jraid.sys". Là, ça se précise ! Une simple recherche sur Google m'apprend rapidement que jraid.sys est un pilote de RAID par JMicron, et que je peux le désactiver sans souci si je n'utilise pas de RAID (un mode de stockage offrant de la redondance) sur mon PC. C'est absolument mon cas, alors j'ouvre le Gestionnaire de périphériques de mon Windows 7 et je vais dans :
Gestion de périphériques > Contrôleurs de stockage > JMicron JMB36X Controller, correspondant au fichier C:\Windows\system32\DRIVERS\jraid.sys (version 1.17.52.2), je clique sur le bouton Désactiver, et je...

... recommence le processus d'installation en entier, pour une 5e fois ! Déception, j'obtiens à nouveau le même BSOD ! :'(   Je cherche sur Google à nouveau, et je finis par trouver une discussion d'un utilisateur très exactement dans ma situation, qui dit avoir été obligé de SUPPRIMER ce pilote, et non seulement le Désactiver, lors d'une mise à jour de Windows 10 (pas nécessairement pendant une mise à niveau à Windows 10, mais une mise à jour de Windows 10). Je retourne donc dans le Gestionnaire de périphériques de mon Windows 7 et je retourne dans :
Gestion de périphériques > Contrôleurs de stockage > JMicron JMB36X Controller
Le pilote est bien encore désactivé, mais cette fois, je clique sur le bouton "Supprimer ce pilote", sans toutefois cocher la case pour supprimer aussi le fichier du disque. Et devinez quoi ?

Je recommence le processus d'installation en entier, pour une 6e fois ! Cette fois, c'est la bonne ! Lorsque j'ai vu mon état de progression des installations des mises à jour de Windows 10 dépasser le seuil fatidique des 84%, je me suis senti envahi d'un sentiment de joie !! Mais tout en étant bien conscient que la partie n'était pas encore gagnée. Qui dit que je n'aurai pas un autre BSOD avant la fin de l'installation, ou un autre problème majeur dans Windows 10 une fois l'installation terminée ? Eh bien, fort heureusement, ça ne sera pas mon cas ! L'installation de Windows 10 se termine avec succès et mon PC redémarre en Windows 10, sans plantage ! Wow ! Combien d'heures investies dans cette traversée du désert ? 6 fois près de 2 heures = près de 12 heures d'installation comme tel, mais il faut ajouter toutes les recherches sur Google, mes tentatives avec SetupDiag et avec les journaux de Windows 7, etc. Cette mise à niveau dépasse probablement les 15 heures de travail au total, mais au moins ce travail et ces grandes frustrations ne sont pas en vain !


Agréable résultat

Si l'installation a été longue et pénible, le résultat final est agréablement surprenant. Tout d'abord, l'utilisation est relativement fluide. Évidemment qu'elle ne sera pas parfaitement fluide sur un PC de 10½ ans, mais c'est très utilisable. En fait, je regrette de ne pas m'être fait de "benchmarks" maison pour comparer le temps d'exécution de certaines tâches (comme le démarrage de Windows, l'ouverture d'une session, démarrer un navigateur, etc.) entre Windows 7 et Windows 10 parce qu'honnêtement, je pense que ces temps seraient très semblables ! D'après ma petite expérience, Windows 10 n'aurait donc pas vraiment d'exigences matérielles supérieures à Windows 7 aux niveaux du processeur, de la mémoire vive ou de la carte graphique, quoi qu'ils en disent. Le seul inconvénient que j'ai eu est une nouvelle fonctionnalité d'enregistrement vidéo (comme la traditionnelle capture d'écran, mais en mode vidéo au lieu de photo), qui m'a donné cette erreur : "Désolé, ce PC ne répond pas aux exigences matérielles pour l'enregistrement des extraits.". Et alors ? Ce n'est pas une régression de toute façon, Windows 7 n'offrait pas cette fonctionnalité...

Ensuite, j'avoue être impressionné de constater que toutes les applications que j'avais dans Windows 7 sont encore là, et qu'elles sont presque toutes encore fonctionnelles. Je sais, j'avais choisi l'option d'installation "Conserver données personnelles et applications", qui est sélectionnée par défaut de toute façon, alors il fallait que je m'attendes à ce résultat ! Mais je ne savais pas si je pouvais vraiment y croire, et la réponse est oui ! Toutes ces vieilles applications ont été migrées dans un dossier nommé "Roaming" et, si j'ai bien compris, ces applications en "roaming" sont exécutées dans un mode qui simule Windows 7 dans Windows 10. Et ça fonctionne plutôt bien ! Les seules applications qui n'ont pas fonctionné pour moi dans ce mode sont Acrobat Reader DC, que j'ai simplement eu à désinstaller et ré-installer nativement dans Windows 10, et les logiciels de HP pour mon imprimante, qui ont comme détecté qu'ils ne fonctionnaient pas bien quand j'ai essayé de les utiliser, et qui se sont migrés eux-mêmes vers un mode de fonctionnement pour Windows 8, qui fonctionne bien dans mon Windows 10. J'ai aussi eu à désinstaller mon Skype 7.3, puisqu'un Skype 8 vient déjà avec Windows 10 de toute façon. Je n'ai pas eu à toucher à mes autres applications, pas même mon anti-virus qui semble s'être adapté à Windows 10 de façon transparente.

Une épreuve ne vient jamais seule

Trop beau pour être vrai ? Après 3 ou 4 démarrages en Windows 10 sans problème, incroyable, le BSOD de DRIVER_IRQL_NOT_LESS_OR_EQUAL est soudainement de retour, encore en lien avec jraid.sys !!! Je me dis que Windows Update a sûrement automatiquement appliqué une mise à jour qui a ré-installé mon pilote RAID à problèmes, que cela va peut-être se reproduire à chaque mise à jour de Windows 10 et que je serai peut-être même obligé de revenir à Windows 7 pour toujours ! Mais avant de paniquer, je sors mes vieux réflexes des années '90 : redémarrons Windows en mode sans échec ! Le pilote fautif y sera probablement inactif, et je pourrai probablement diagnostiquer et régler le problème. Dans mon menu de démarrage ("boot loader"), je vois un item "Windows Recovery Environment". Je me dis que ce doit être comme un nouveau nom du mode sans échec dans les versions modernes de Windows ! Je sélectionne donc cette option. Surprise : ce n'est pas du tout le mode sans échec, mais une interface aux couleurs de mon fabricant de PC, Gateway, avec des options de restauration. Voyant immédiatement que ce n'est pas ce que je cherche, je clique "Quitter" sans rien changer d'autre, croyant que cela n'apporterait aucun changement à mon système. Au redémarrage, CATASTROPHE : mon menu de démarrage est corrompu !!! Mon PC devient donc à peu près inutilisable !!!

Je redémarre donc mon PC avec mon DVD d'installation de Linux, qui me permet d'utiliser un bon outil de partitionnage. Celui-ci me permet de voir que l'utilitaire Windows Recovery Environment a bousillé les partitions de mon disque rigide, mais pas complètement... Mes partitions 1, 2 et 3, utilisées par Windows, semblent intactes. Comme on le sait, la partition 4 sert seulement à faire des partitions étendues, soit permettre à la vieille architecture du PC, initialement limitée à 4 partitions, de grimper au-delà de cette limite. Ma partition 5, ma partition d'échange ("swap") Linux, est étonnamment intouchée. Par contre, ma partition 6 au format FAT32, un format typique à Windows, est complètement supprimée, de même que ma partition 7, au format EXT4, correspondant au point de montage principal de mon Linux. Bref, je n'ai plus de Linux, je n'ai plus de partition de données FAT32, j'ai un menu de démarrage bousillé, mais j'ai peut-être encore un Windows 10 et une partition de "swap" Linux fonctionnels, qui sait ?!

Je réinstalle donc mon Linux, et le menu de démarrage GRUB. Par chance, tout le contenu de ma partition FAT32 était sauvegardée ailleurs, et a pu être restaurée sans aucune perte. Mon PC est donc sauvé, mais qu'en est-il de ce vilain Windows 10 qui m'a mis dans ce pétrin ? Je sais, c'est surtout la faute de ce "Windows Recovery Environment" de mon PC Gateway, mais tout cela ne serait quand même pas arrivé si Windows 10 n'avait pas soudainement ressuscité le pilote à problème que j'avais non seulement désactivé, mais désinstallé ! Agréable surprise : je réussis à démarrer dans Windows 10 sans problème ! C'est donc dire que les partitions associées à mon Windows étaient réellement intactes. Par chance, Windows ne plante pas immédiatement; en me dépêchant le plus vite que j'ai pu, j'ai eu le temps d'ouvrir le Gestionnaire de périphériques et re-désinstaller mon pilote jraid.sys, qui était effectivement revenu et réactivé. Je suis ensuite allé dans Windows Update pour confirmer mon hypothèse sur ce qui s'est produit, mais l'historique de mises à jour de Windows Update ne me liste aucune mise à jour depuis l'installation de mon Windows 10. J'essaie une mise à jour manuelle pour voir si cet historique fonctionne bien, et c'est affirmatif, ma mise à jour se liste correctement à cet endroit. Donc, mon pilote que j'avais désinstallé est revenu tout seul, et ça ne serait même pas lié à une mise à jour automatique de Windows. Alors là, quel mystère ! Je ne comprends vraiment pas comment Windows a pu en arriver là.


Conclusion

En dépit de ces embûches, on peut dire que cette migration fut un succès. Au moment d'écrire ces lignes, mon Windows 10 fonctionne toujours et le pilote jraid.sys ne s'est pas réinstallé ou réactivé. En résumé :


Powhertz
2020-07-25

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