Brillante reprise du classique de Radiohead, Street Spirit a incontestablement été ma chanson favorite durant le 1er trimestre. Je l'ai relativement peu écoutée lors des trois autres trimestres, mais le "mal" était fait, et elle termine à la fort enviable 2e place ! Mais qu'est-ce que These Grey Men, ce tout nouveau nom dans l'industrie qui peut se payer des supervedettes comme M. Shadows (chanteur d'Avenged Sevenfold) et Tom Morello (légendaire guitariste de Rage Against the Machine, Audioslave et Prophets of Rage, notamment) pour une même chanson ? Il s'agit en fait du projet solo de John Dolmayan, batteur du groupe System of a Down, un album de reprises dans lequel il s'entoure d'invités vedettes, un peu comme le fait Santana. Il a déclaré au magazine Louder que l'objectif de ces chansons était que les gens commencent par penser qu'il s'agisse de nouvelles chansons, pour ensuite réaliser que "Mais non, c'est une reprise !". Il n'aurait pu mieux atteindre sa cible avec Street Spirit. Il pousse l'audace jusqu'à changer complètement l'excellent riff de guitare de Radiohead par un riff moins bon, mais qui s'harmonise mieux avec sa nouvelle vision très personnelle de la chanson, et cela fonctionne à merveille ! Difficile de ne pas se laisser emporter par ce crescendo bourré d'émotion, captivant jusqu'à la dernière seconde. Le principal responsable de ce petit chef-d'oeuvre est certainement John avec sa vision unique et ses judicieux arrangements, mais c'est certain que le chanteur invité M. Shadows y prend également une part de responsabilité. Je vais même commettre un sacrilège et avouer en toute honnêteté que je préfère la voix de Shadows à celle de l'intouchable Thom Yorke ! Sa voix, évidemment plus rock et plus rauque que celle de Yorke, nous ne l'avions jamais entendue dans un contexte aussi "tendre et mielleux", et je trouve qu'il y tire extrêmement bien son épingle du jeu.

Dolmayan n'est peut-être pas un auteur-compositeur comme ses collègues Serj et Daron de System of a Down, mais il s'est trouvé un talent hors du commun pour les reprises. Celle-ci compte parmi les meilleures que j'ai entendues de ma vie.

Clairement sous le modèle de The Sin and the Sentence, leur succès qui décochait mon #5 de 2017 (et je le regrette, puisque ça méritait clairement de figurer dans le top 3, et un candidat très sérieux pour le #1...), Catastrophist est presque aussi géniale sans pour autant donner la moindre impression d'auto-plagiat. L'une des meilleures pièces métal de l'année sans l'ombre d'un doute, ses 6½ minutes passent vite ! Elle confirme le statut de Trivium comme l'un des grands groupes métal des dernières années, et dans mon cas à moi, elle me confirme officiellement une chose que je savais déjà, le statut d'Alex Bent en tant que l'un de mes batteurs préférés !

Le vétéran groupe métal DevilDriver sous un nouveau jour, avec des refrains en douceur, où les guitares sont secondaires et la voix de Dez Fafara mélodieuse. Cela rappelle en quelque sorte l'ancien groupe de Dez, Coal Chamber, mais tout en demeurant du DevilDriver tout à fait légitime. Rien qui ne relève du génie, mais c'est tellement accrocheur que c'est passé près d'être ma chanson préférée du 3e trimestre, derrière seulement Colossus d'Avatar.

Je n'ai pas réussi à accrocher à leurs autres extraits de l'année (Memento Mori, New Colossal Hate et Checkmate), mais j'ai beaucoup accroché à Gears ! Je la trouve tellement mature, tout en parvenant à garder un côté accrocheur malgré le criage presque uniforme du début à la fin ! À voir absolument avec le vidéoclip, qui l'accompagne à merveille pour véhiculer son pertinent message sur la surconsommation, l'obsession de la performance et d'obtenir toujours plus, d'être les vulgaires marionnettes d'un système de marketing. Vraiment une belle critique de société, qui vise sans doute une très grande partie de la population...

Ça a pris une guerre pour que les quatre membres du légendaire groupe métal System of a Down mettent enfin leurs différends de côté et nous livrent du nouveau matériel, 15 ans après leur dernier album Hypnotize ! Ne cherchez pas le nouvel album, ils ne prévoient pas en faire. Protect the Land est l'une de deux chansons seulement, qu'ils ont enregistrées pour attirer l'attention du monde vers les atrocités qui se passent présentement dans leur pays natal, l'Arménie, en cette période où le monde entier est trop distrait par la crise de la COVID-19 pour porter juste attention à la situation actuelle du peuple arménien face aux régimes d'Azerbaijan et de Turquie. En plus de leur mission de conscientisation, ces deux chansons auront permis d'amasser plus de 191 000$US en dons pour leur cause.

Protect the Land, la meilleure des deux, ne fera certes pas partie du top 5 en carrière de System of a Down pour beaucoup de partisans, mais elle est une belle chanson pour supporter sa cause. Elle ne met pas assez en valeur la voix de Serj ni la guitare de Daron, mais elle offre en revanche une émotion, une mélodie digne d'un "single" à part entière, et à défaut de nous surprendre grandement, elle a quand même une touche "pas comme les autres" avec la tournure que prend la voix de Daron quand il chante ses "Those who prote-e-ect".

J'avais très hâte de voir ce que donnerait Static-X sans son maître d'oeuvre, Wayne Static, décédé tragiquement en 2014. Je fus très agréablement surpris par ce premier extrait issu de ce grand retour ! C'est Static-X tout craché, avec la voix de Wayne (enregistrée en 2003, vers la fin de la période de gloire du groupe) sans compromis, et la signature musicale qu'on leur connaît. Très entraînant et très satisfaisant ! En fait, tout ce nouvel album a été une grande réussite. Il est clairement dans le ton de leur classique, Wisconsin Death Trip, sans être tout à fait aussi bon bien sûr. En réalité, c'est à mon avis un retour plus vivement réussi que celui de System of a Down, mais la chanson n'a quand même pas exactement la même valeur que Protect the Land.

Une autre pièce interminable de l'album Fear Inoculum ! :D Blagues à part, ce marathon de 11:54 n'est pas aussi bon que le 1er extrait de l'album, Fear Inoculum (mon #4 en 2019), mais il est de qualité semblable et, comme son prédécesseur, il semble passer très vite pour une pièce d'une aussi longue durée. Ce 2e extrait (sinon 3e, ce n'est pas clair si 7empest pouvait être considéré comme un extrait radio officiel) de l'album, qui a joué à la radio et qui a fait son chemin dans le classement "mainstream rock tracks" du Billboard en février-mars, a amassé plus de 21 millions de visionnements sur YouTube sans avoir de vidéoclip, présentant seulement une image fixe ! Je pense qu'on parle d'un succès !

Définitivement moins rock et moins entraînant que le 1er extrait de l'album, Hollow, ce 2e extrait a été tout aussi efficace, mais d'une façon différente. C'est la chanson sinistre qui semble faire sortir Wayne Static d'outre-tombe de façon presque troublante, comme la hantise de son fantôme ! J'en ai des frissons ! La basse me plaît beaucoup également.

Même si 17 positions la séparent de Catastrophist, elle n'en est pas si loin ! C'est encore une autre excellente pièce de Trivium, une où les guitares sont particulièrement à l'honneur.

Quelle performance impressionnante du chanteur CJ McCreery ! Quel gaspillage de talent, ce congédiement l'an dernier sous la base d'allégations de comportement malsain avec son ancienne copine. Le public ne saura peut-être jamais tout puisqu'aucune accusation n'a été portée, mais CJ nous a au moins livré sa version des faits dans une vidéo sur YouTube (https://www.youtube.com/watch?v=QQK-YrIjQq0) l'été dernier, qui a été visionnée plus de 200 000 fois ! Quoi qu'il en soit, un autre gros morceau deathcore de qualité supérieure.

Premier extrait du nouvel album de ces vieux routiers du thrash métal. Ça traite de... sorcières ! On ne l'écoute pas pour s'instruire ou s'émerveiller de la beauté des mots, on l'écoute pour la puissante machine thrash métal !

Je n'ai pas l'habitude de nommer des reprises "ordinaires", qui ajoutent peu de neuf à la chanson originale. Celle-ci fera exception. Elle ne s'éloigne pas beaucoup de l'originale des Killers (2004), mais elle est quand même très réussie. Les petits détails touchent leurs cibles, et le chanteur Chris Motionless semble taillé sur mesure pour la chanter, j'oserais même dire plus que le chanteur original...

Un nouvel extrait de Mastodon, c'est toujours reçu avec grand enthousiasme ! Le groupe sludge métal nous livre une autre bonne composition, mais ma critique sera exactement la même que pour Clandestiny, mon #42 de 2018 : on sait bien qu'elle est bonne, mais elle n'est juste pas accrocheuse ! Le passage à partir de 3:35 est vraiment trippant, mais la finale laisse un peu à désirer.

Tout le contraire de Fallen Torches qui la devance : moins élaborée, un métal beaucoup plus "old school" (même si les membres du groupe sont plus jeunes), mais beaucoup plus accrocheuse ! D'ailleurs, parlant de leur âge, j'ai appris que le chanteur, Andy Biersack, vient de célébrer son 30e anniversaire en décembre dernier ! J'étais vraiment surpris sur le coup, mais à bien y penser, s'ils avaient déjà une carrière établie lorsque je les ai nommés pour la première fois en 2011 (pour The Legacy)... ça fait quand même 9 ans ! Le temps passe vite ! Content de voir qu'ils "rockent" encore sans tomber dans de la musique électronique ou du rap ! \m/

Je la crois meilleure que leur extrait précédent, Night of the Witch, mais j'ai peu plus accroché à l'autre, ce qui explique que Children of the Next Level se retrouve 10 positions plus loin. Excellente pièce thrash métal de ces vieux routiers.

La chanson soeur de Protect the Land, toujours dans un objectif de venir en aide aux Arméniens, sans promouvoir un nouvel album. Nettement plus métal que sa soeur, je l'ai aimée plus rapidement, mais mon impression est toujours restée stable, tandis que j'ai aimé l'autre toujours plus, creusant finalement un grand écart entre les deux. SOAD sont définitivement capables de mieux, mais ça fait quand même un si grand bien d'entendre du nouveau matériel de leur part !

Ne vous laissez pas berner par le nombre de visionnements plutôt bas du vidéoclip. L'extrait est sorti dans les radios au début novembre, mais sur YouTube, il n'y avait qu'une vidéo montrant une image presque fixe. Le vidéoclip officiel est paru beaucoup plus tard, le 30 janvier 2021 seulement, après près de 5 millions de visionnements de la vidéo quasi-fixe.

Pas très rock pour Pop Evil, on parle quasiment d'une pièce électronique ! Mais c'est une très bonne chanson, rafraîchissante, avec des paroles très pertinentes. Juste le refrain doit bien réussir à décrocher une petite larme à bien des "travailleurs essentiels" en ce temps de pandémie : "'Cause you tell me to be happy When all I do, all I do is work"

Troisième extrait de l'album Project Regeneration, et c'est encore très bon ! Je l'ai dit plus tôt, c'est étonnamment un très bon album malgré l'absence de leur défunt leader incontesté pour le finaliser, bien que ses voix originales contribuent définitivement au succès de cet opus, disons, "partiellement posthume" !

C'est l'année de la consécration pour le groupe américain Code Orange. Leur nouvel album Underneath a été couvert d'éloges par la critique en général, il est également le 3e meilleur album de 2020 selon le magazine Metal Hammer, leur chanson Underneath est nominée aux Grammy pour le titre de performance métal de l'année, le groupe est maintenant reconnu parmi les plus grands de la scène métal internationale, et pour couronner le tout, ils inscrivent pour la première fois une chanson dans les décomptes annuels de Powhertz ! :-) Sérieusement, je suis profondément en désaccord avec la nomination d'Underneath aux Grammy, premièrement parce qu'elle peut d'aucune façon être considérée comme l'une des 5 meilleures performances métal de l'année, et deuxièmement parce que leur propre chanson Swallowing the Rabbit Whole est clairement meilleure ! D'ailleurs, le public semble d'accord avec moi à ce sujet, puisque celle dernière a 600 000 visionnements de plus qu'Underneath sur YouTube en dépit de la nomination aux Grammy qui génère inévitablement un regain d'intérêt. Quoi qu'il en soit, on a ici une pièce métal très brutale au son très moderne, et elle est parvenue à me convaincre pour une 56e place.

Dans mon bilan de l'an dernier, j'écrivais à propos de Cross Off de Mark Morton : "C'était vraisemblablement notre dernière chance d'entendre du nouveau matériel du défunt chanteur de Linkin Park et Stone Temple Pilots". Je ne me doutais pas qu'il y en aurait d'autres dès l'année suivante, et pas sous la bannière de Linkin Park, mais bien sous le premier groupe de Chester qu'il avait quitté en 1997-1998 ! Mais combien d'enregistrements inédits du chanteur existent comme cela ? Aura-t-on droit à une série d'albums posthumes de Chester comme on a eu pour Jimi Hendrix ?!? :D

Définitivement pas du même calibre que Cross Off, Sickness parvient à se démarquer grâce à la voix de Chester, malgré une musique ordinaire.

Gros contraste avec Work, Let the Chaos Reign frôle le genre métal, avec une bonne lourdeur par moments.

Le légendaire groupe de Seattle est revenu avec un nouvel album en début 2020. Son premier extrait Dance of the Clairvoyants était surtout très étrange, mais Superblood Wolfmoon a remis les pendules à l'heure avec un rock classique, propulsé en majeure partie par le chanteur Eddie Vedder.

Aucun effet de surprise, c'est 10 Years tout craché, mais le groupe américain est devenu une valeur sûre. Il s'agit de sa 4e apparition dans mes décomptes personnels, sa première (Backlash, en 2012) demeurant de loin sa meilleure.

Un vrai gros morceau de metalcore, moderne, explosif, et plutôt mélodieux malgré le "bruit" ! Un groupe qui attire de plus en plus l'attention, d'ailleurs j'ai beaucoup entendu Snowblood à la radio satellite de Sirius XM cette année.

Le très, très attendu premier album solo de Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour et de nombreuses collaborations) est un fort candidat au titre de la plus grande déception de 2020. Son premier extrait, CMFT Must be Stopped (où CMFT est un accronyme plutôt adolescent pour Corey Mother F*cking Taylor...) m'a fait grimacer, avec son rock particulièrement insipide et sans contenu et son rap terriblement insignifiant. Il voulait se faire plaisir, c'est fait, passons au suivant. Le 2e extrait, HWY 666 (pour Highway 666), était beaucoup mieux, mais je n'ai jamais réussi à y accrocher, comme bien des chansons de Stone Sour, d'ailleurs. Je ne suis sûrement pas le seul dans cette situation, parce que seulement 1,2 million de visionnements sur YouTube pour une chanson d'une légende comme Corey Taylor, c'est peu. Arrive ensuite ce 3e extrait, Black Eyes Blue, qui m'a d'abord semblé encore plus insignifiant que les 2 premiers, petite chanson pop rock à l'eau de rose d'un gars qui semble se prendre pour Jon Bon Jovi. Et pourtant, c'est clairement celle-là qui a le mieux vieilli avec le temps. De loin la plus accrocheuse des trois, et à défaut de vraiment aimer son refrain, j'aime beaucoup le passage entre 2:12 et 2:28. C'est grâce à ce petit bout de 16 secondes que la chanson termine à mon 95e rang, sinon elle se serait péniblement battu pour mon #100, et aurait vraisemblablement perdu la bataille aux mains de Marilyn Manson (We are Chaos), In This Moment (The In-Between) ou Filter (Murica), ne laissant aucune chanson dans mon top 100 provenant de cet album qui se voulait l'un des plus attendus de l'année par les amateurs de rock solide comme moi. Non seulement ça ne nous aide pas du tout à patienter pour le prochain album de Slipknot, il nous donne même hâte au prochain de Stone Sour...

Une nouveauté de Korn pratiquement passée inaperçue, n'ayant même pas joué à la radio, probablement parce qu'elle est sortie en promotion pour un jeu vidéo (World of Tanks Blitz) et non comme extrait promotionnel d'un album de Korn. Ça manque d'effet de surprise et d'"appeal", mais en même temps c'est Korn tout craché, et il aurait été impensable qu'elle ne se retrouve pas dans mon top 100 (même si elle termine finalement sa course assez loin).