Powhertz - Les Pires Coups de Microsoft en 2001

LE DOSSIER-BILAN SURPRISE POWHERTZ
LES PIRES COUPS DE MICROSOFT EN 2001

Les hommes commandant cette suprémacie de la bêtise et des arrière-pensées malhonnêtes

Bill Gates lorsqu'il essaie de se donner des airs de "gentleman"	Bill Gates quand son hypocrisie se "retourne contre lui"	Steve Ballmer, l'autre grand patron, un peu moins connu du grand public

Erreurs flagrantes, mauvaises déclarations, échecs, actions malhonnêtes, Powhertz est fier de vous présenter le décompte 2001 des pires coups de la compagnie Microsoft! Il y en a tellement qu'il est facile d'en oublier, mais voici ceux qui ont été pris en note par Powhertz tout au long de l'année. Toutes les années sont fructueuses concernant Microsoft, mais vous constaterez que 2001 l'est particulièrement! Bon divertissement!

La défaite de Microsoft en cour concernant ses systèmes d'exploitation précédants n'a pas empêché le géant de revenir avec un produit qui pousse encore plus loin l'utilisation de ses pratiques illégales. Non seulement Internet Explorer, Outlook Express, Windows Media Player et le décompresseur intégré d'archives ZIP sont de retour, mais maintenant on a droit à un pare-feu, un logiciel d'édition vidéo (Movie Maker), un utilitaire de partage de connexion Internet, un logiciel de gravure de DCs, MSN Explorer et même Windows Messenger, un nouveau programme de dialogue en direct basé sur MSN Messenger. Peut-être Microsoft Word dans la prochaine version de Windows? Mentionnons également le nouveau design de Windows XP qui ressemble plus que jamais à un gros jouet pour enfants. La recherche de fichiers locaux est particulièrement pénible. Il faut d'abord en trouver l'accès dans le menu démarrer complexifié, puis on doit répondre à un petit chien animé qui nous demande quel genre de fichiers on recherche, et finalement, après avoir trouvé laquelle des 3 ou 4 options est l'option standard, on nous laisse taper notre clé de recherche... Les barres de titre des fenêtres en général sont aussi devenues ridiculement grosses et enfantines. Disons qu'on arrêterait là au sujet de Windows XP, mais il y aurait matière à continuer (bogue de sécurité critique, exigences matérielles excessivement élevées, etc...)!

Le 25 octobre fut la date de sortie de Windows XP, mais aussi la date d'une des plus grandes controverses du Web en 2001. Soudainement, le réseau MSN, dont la page d'accueil du portail msn.com, se sont mis à bloquer l'accès aux utilisateurs de navigateurs (ou "fureteurs", si vous préférez) non-Microsoft, affichant seulement un bête et méchant message en noir sur blanc leur disant de faire une "mise à niveau" de leur fureteur à Internet Explorer ou MSN Explorer. Microsoft a évoqué des raisons technologiques pour ce geste, ce que des représentants d'Opera, un des navigateurs les plus durement touchés par ce nouvel acte de concurrence déloyale, a facilement réfuté devant la presse. Microsoft prétendait qu'un fureteur Microsoft était nécessaire pour voir la nouvelle version du site car IE et MSN Explorer étaient apparemment les seuls à respecter correctement le standard XHTML, mais Opera a prouvé à tout le monde que msn.com lui-même échouait les tests officiels de compatibilité au standard XHTML!... Se rendant enfin compte qu'ils s'étaient tiré une balle dans le pied, Microsoft a rétabli l'accès à tous les fureteurs 2 jours plus tard et comme de fait, le XHTML d'MSN s'affichait aussi bien dans les Netscape, Opera, Konqueror ou Mozilla que dans Internet Explorer ou MSN Explorer!

Ha, ce cher Internet Explorer 6! Si IE4 fut une mise à jour majeure par rapport à IE3 et qu'IE5 fut une mise à jour tout aussi majeure par rapport à IE4, le passage de IE5 à IE6, quant à lui, fut un recul! En effet, le dernier de la série est essentiellement une version 5 avec une chose en plus (les barres personelles, dont le concept est emprunté à Netscape 6) et des supports en moins (technologies Sun JAVA et certains plugiciels compatibles Netscape, systèmes d'exploitation Windows 95 et NT 4.0)! Bien sûr, vous pouvez télécharger ces additions par la suite, mais elles ne sont plus incluses par défaut et la stratégie de Microsoft là-dessus est plutôt flagrante: abuser de son avantage d'avoir le fureteur le plus populaire et le seul fureteur à être inclus dans le système d'exploitation Windows (qu'utilisent près de 95% des utilisateurs de PC domestiques) pour avoir leur vengence sur leurs ennemis Sun Microsystems (contre qui Microsoft a été en cour pendant des années pour finalement être reconnu coupable) et Netscape (une autre habitué des poursuites contre Microsoft). En désavantageant de la sorte ces technologies très répandues, il est à peu près certain que les plugiciels compatibles Netscape vont prendre une saprée débarque au profit des contrôles ActiveX de Microsoft (qui, soit dit en passant, font l'objet de nombreux rapports de problèmes de sécurité potentiels) et que les langages C# (C Sharp) et .Net (XML) de Microsoft vont gagner du terrain par rapport au colosse JAVA de Sun. Aussi parmi les victimes, Apple QuickTime, qui est un standard depuis les tout débuts du Web et dont le plugiciel était de type compatible Netscape. Il ne faut évidemment pas chercher trop loin, Microsoft voulait donner un dernier coup sur la tête d'un des deux plus grand rivaux de son Windows Media Player. Très dommage!

À la mi-mai, Microsoft a admis avoir une porte d'entrée secrète sur tous serveurs Web IIS (Internet Information Services) munis des extensions FrontPage 98. Le mot de passe, que Microsoft prétend secret mais que sans doute un très grand nombre de pirates informatiques doivent savoir mais ne révèlent pas à qui veut l'entendre, remet grandement en cause le niveau de sécurité et d'intimité d'IIS. La nouvelle n'a toutefois pas trop affecté la part de marché d'IIS étant donné que celle-ci était déjà très faible (Apache a le double de la part de marché de Microsoft IIS).

Menacé par la forte croissance de la distribution chinoise Red Flag Linux en Chine, Microsoft a conclu une entente avec les principaux manufacturiers de PC chinois prévoyant que dorénavant, chaque nouveau modèle de PC qui sortirait dans ce pays serait automatiquement équipé de Microsoft Windows XP. Autrement dit, le Chinois qui veut s'acheter un PC mais qui ne veut pas débourser le 150$ (et plus) de surplus de WinXP par rapport à Linux n'aura d'autre choix que de s'acheter un clone, chose qui fait souvent peur à plusieurs consommateurs. Cette nouvelle fut annoncée au début de décembre.

À la mi-février, Jim Allchin, un des principaux directeurs de projet de la division Windows de Microsoft, a fait une déclaration qui est vraiment devenue célèbre par son impertinence et qui reviendra sans aucun doute le hanter un jour: "Le code ouvert et gratuit détruit l'innovation" et "représente une menace pour la manière américaine".

Microsoft a introduit, avec Windows XP, une nouvelle philosophie de licences pour les particuliers qui a causé des problèmes à plusieurs personnes. Cette philosophie, c'est "une copie, une installation", ce qui veut dire qu'une personne qui achète Windows XP ne peut plus installer la copie qu'il a achetée sur ses deux ou trois ordinateurs personnels. On comprend bien l'objectif qui est de contrer le piratage, mais peut-on vraiment exiger à un particulier de payer deux fois le prix exhorbitant de Windows XP pour l'installer sur deux PCs différents alors qu'il s'agit exactement du même client et du même produit? Non seulement la philosophie fait défaut, mais la technologie fait défaut également. Pour déterminer si la copie a déjà été installée, Windows génère une clé unique à partir du numéro d'identification de produit et de données diverses concernant des composantes de l'ordinateur sur lequel il est installé. Cette manière de fonctionner peut ainsi causer problème dans le cas où un individu modifie sa configuration matérielle. Quelqu'un qui, par exemple, changerait son processeur, pourrait ainsi avoir à recontacter Microsoft s'il avait à réinstaller son Windows. En fait, il s'agit d'un des deux problèmes techniques de cette technologie, l'autre étant que les pirates informatiques de ce monde n'ont pas eu trop de mal à trouver des solutions pour contourner le problème et permettre la distribution de copies piratées qui fonctionnent sur plusieurs PCs.

Alors que les trous de sécurité sont chose commune et bien connue de Windows, Internet Explorer et Outlook, peu de gens se doutaient que leur petit Windows Media Player les mettaient en danger. Ce fut pourtant le cas en mai alors que furent mis au jour deux importants trous de sécurité, affectant Windows Media Player 6.4 et 7.0, permettant à des gens mal intentionnés d'accéder aux fichiers et d'exécuter du code malin sur le PC d'une victime. Une rustine ("patch") a été lancée pour corriger ces bogues, mais plusieurs gens innocents ont eu le temps de s'y faire prendre. Puis, comme si ce n'était pas suffisant, une 3e vulnérabilité du genre a été rendue publique en novembre, nécessitant encore une autre rustine! Il va sans dire, jamais de telle vulnérabilité de sécurité n'a été découverte dans un Winamp, par exemple.

En novembre, Microsoft déposait une proposition pour conclure plus d'une centaine de poursuites "antitrust" privées. La valeur de cette proposition était estimée à 1 milliard$US, ce qui ne couvre pas la totalité des dommages engendrés par leur comportement réprimable (ce fut d'ailleurs prouvé en cour), mais qui était quand même un remarquable effort. Le vrai problème, c'est comment ce milliard était réparti... Une grande partie de cette valeur aurait servi (dans le cas d'une acceptation de cet arrangement, qui fut toutefois rejeté par le tribunal) en dons de licences de Windows dans des écoles moins fortunées des États-Unis. Bien entendu, Apple et Red Hat ont crié bien fort contre cette tentative d'arrangement; Microsoft serait "pénalisé" en imposant Windows dans un milieu, l'éducation, où MacOS a toujours sa part de marché et où Red Hat Linux prend de l'ampleur! Autrement dit, Microsoft comptait utiliser ses "pénalités" à son avantage, en allant voler un peu de la part de marché de ses rivaux dans les écoles et se faisant paraître plus généreux qu'il ne l'est vraiment, puisque 250$ de valeur logicielle (plus ou moins l'équivalent d'un Windows multi-utilisateurs) ne coûte certainement pas plus de 100$ à produire pour son fabricant mais compte quand même pour 250$ sur le milliard$.

En août, le Seattle Times publiait un article sur Microsoft qui était pris à envoyer des fausses lettres de support envers eux à l'avocat général de l'Utah dans le but que cet état se retire, comme l'avait déjà fait le Nouveau-Mexique, de la grande poursuite "antitrust" du département de justice américain. L'Utah s'est aperçu du petit manège après plusieurs mauvaises imitations de signatures, utilisations de noms de citoyens décédés et adresses de retour invalides. De plus, certaines phrases revenaient intégralement dans plusieurs lettres différentes.

2001 a mis au jour Microsoft FrontPage 2002, nouvelle version du populaire (bien que toutes les critiques sans exception le placent loin derrière Macromedia Dreamweaver sous n'importe quel aspect technique ou tarifaire) éditeur de pages Web. C'est la licence de ce produit qui a semé la controverse alors que InfoWorld faisait remarquer à tout le monde (qui ne lit jamais les petits caractères) le passage suivant dans les termes légaux d'utilisation (citation exacte traduite librement au français): "Vous ne pouvez utiliser le logiciel en connection avec n'importe quel site qui déprécie Microsoft, MSN, MSNBC, Expedia, ou leurs produits ou services, enfreint à n'importe quelle propriété intellectuelle ou autres droits de ces parties, viole n'importe quel loi internationale, fédérale ou d'état, ou promouvoie le racisme, la haine ou la pornographie." Donc, selon Microsoft, il faudrait censurer quiconque n'aime pas un ou plusieurs de leurs produits...

En janvier, la plupart des sites du grand réseau Microsoft/MSN ont connu une panne de plus de 22 heures qui fut d'abord soupçonnée d'être dûe à une attaque de pirates mais qui s'est finalement révélée être dûe à des erreurs de ses techniciens de réseau. Pas au bout de ses peines, Microsoft a ensuite été victime d'une vaste attaque de pirates informatiques alors qu'ils se remettaient à peine de cette panne majeure.

Autre cas lié à Internet Explorer 6. Dans la nouvelle version de leur navigateur, Microsoft a décidé de retirer sa célèbre page de site introuvé (quand vous n'avez pas la bonne adresse ou que vous avez simplement fait une erreur de frappe en entrant celle-ci) et recherche maintenant le contenu de votre entrée erronée sur son (faux) moteur de recherche MSN Search.

Répondant à de pesantes critiques, Microsoft a décidé de sortir un Office XP selon la manière traditionnelle (paiement unique, usage illimité) plutôt que par la voie prévue qui était "paiement à l'utilisation" ou "logiciels en tant que service", adages de la nouvelle stratégie .Net de Microsoft. Comme cette nouvelle philosophie était le plus grand changement entre Office 2000 et Office XP, Microsoft a dû compenser en se lançant dans une très dispendieuse campagne de publicité dont le slogan semblait n'être qu'une vulgaire défense: "Easier is better", ou "Plus simple est mieux" en français. Rare que Microsoft se laisse influencer par l'opinion public plutôt que de faire à sa tête!...

Le service de courrier électronique en ligne Hotmail a été "hacké" une fois de plus, faisant taire Microsoft qui espérait prouver la sécurité de Windows 2000 Server en migrant Hotmail, autrefois autonome et acheté par Microsoft en 1998, de FreeBSD à Windows 2000.

Alors que plusieurs déclarations de hauts placés chez Microsoft veulent nous faire croire que le géant de Redmond ne voit pas une réelle menace en Linux, un mémo interne du département des systèmes d'exploitation de la compagnie, qui s'est échappé et qui a été publié sur le Web en novembre, a bel et bien démontré qu'il y avait, au contraire, une petite panique dans leur entreprise! Voici une traduction de la principale partie de ce mémo: "Linux est la menace à long terme contre notre entreprise. J'ai besoin que vous vous assuriez que le plus de consommateurs possible continuent de migrer de UNIX à Windows 2000 sur Intel. Vous devez scruter vos comptes de tous les angles possibles et où vous voyez du Linux et/ou IBM, ne les laissez pas filer. Ne concédez pas la moindre victoire à Linux.". Ce mémo venait d'un directeur de la division Windows.

Microsoft a annoncé, en octobre, ses tarifs pour les futurs développeurs d'applications .Net . Le moins qu'on puisse dire, c'est que Microsoft n'est pas très reconnaîssant envers les programmeurs qui contribuent à maintenir la suprémacie de Windows auprès du public domestique. Les prix sont plutôt élevés, allant jusqu'à 2799$US d'abonnement annuel au Microsoft Developer Network, sans compter la trousse de logiciels VisualStudio.Net elle-même qui peut coûter jusqu'à 2499$! J'ai même lu de source sérieuse que des frais de 1500$US par application .Net créée étaient également exigés, mais je ne peux confirmer cette affirmation car l'information ne se trouve pas sur le site actuel de VisualStudio.Net (http://msdn.microsoft.com/vstudio/launch/). Cependant, si c'était fondé, cela signifierait qu'un développeur pourrait se trouver à débourser un total de près de 6800$ pour créer sa propre application... Dites, vous charge-t-on quoi que ce soit pour développer en JAVA ou en Perl?

Microsoft a évité le pire en décidant finalement d'enlever sa technologie "Smart Tags" de la version finale d'Internet Explorer 6, mais Internet Explorer 6 Public Preview 2 fut quand même là pour témoigner qu'il ne s'agissait pas que de rumeurs mais bien d'un plan réel du diabolique Microsoft. Le but des Smart Tags était de générer automatiquement, sans le consentement d'aucun administrateur de site Web, des liens dans les pages Web visitées sous Internet Explorer. Avec les Smart Tags, chaque page Web reçue était pré-parcourue et modifiée pour rendre certains mots-clé cliquables... généralement pour rediriger l'internaute vers des sites Microsoft! La controverse envers les Smart Tags fut tellement puissante que Microsoft, qui a d'abord pensé que les désactiver par défaut serait suffisant, a finalement décidé de les enlever complètement de la version finale d'IE 6.

Dans un sondage sérieux qui a fait le tour du Web en août, Microsoft est arrivé au dernier rang de tous les fournisseurs d'accès Internet des États-Unis pour le taux de satisfaction des consommateurs. Le fournisseur de services Internet MSN, qui a pourtant une fraction des abonnés d'AOL, a eu plus de clients insatisfaits que ce dernier.

Microsoft a eu l'air fou quand des pirates leur ont enfin révélé leur truc pour prendre le contrôle d'un PC distant sans autorisation en passant par des trous de sécurité de Microsoft Excel et PowerPoint, des vulnérabilités qui étaient là depuis la version 97 de ces logiciels et qui persistait toujours dans Office XP!

Problème de confidentialité avec Office XP. Ses fonctions de rapports de bogues, utilisées en conjonction avec Internet Explorer 5, peuvent envoyer des données personnelles (donc potentiellement confidentielles) à Microsoft à titre d'aide au déboguage d'Office.

Le WPA (Windows Product Activation) a fait son apparition en 2002. Ce que cela change au plus commun des mortels, c'est que celui-ci a 30 jours après son installation de Windows XP pour faire "activer" son produit, sans quoi cette installation devient inutilisable. Cette activation peut se faire par Internet, mais qu'en est-il de la moitié (et plus) de la population qui n'a pas de connexion Internet à la maison? Il faut en principes appeler Microsoft, attendre au téléphone et faire l'activation du Windows en parlant avec un représentant, une assez bonne emmerde.

Cherchant à faire encore plus d'argent, Microsoft a changé, en 2001, sa politique de licences pour entreprises pour ses produits. Alors que Microsoft prétendait que la majorité des entreprises paieraient moins cher sous ces nouvelles conditions, une étude a plutôt suggéré qu'environ 80% des entreprises paieraient plus cher leurs licences de Windows et d'Office sous cette politique. Plus du tiers des répondants à ce sondage ont affirmé que cette hausse est susceptible de les convertir à des alternatives plus économiques, ce qui est vraiment mauvais pour Microsoft!

On ne sait si c'est par manque de temps ou de compétences, mais Microsoft a finalement décidé de laisser tomber le support de l'importante norme de connectivité USB (Universal Serial Bus) 2.0 dans Windows XP. Ce sera une rustine à part, qui n'est toujours pas disponible au moment d'écrire ces lignes, qui fournira ce support, ce qui est encore un bon exemple de la philosophie de Microsoft de mettre ses produits en marché le plus rapidement possible et donner à ses clients la responsabilité de télécharger les rustines nécessaires sur Internet, semblant prendre pour acquis que tout client de Windows a une connexion Internet haute vitesse ou encore une connexion Internet téléphonique accompagnée d'une bonne patience.

Les problèmes de Microsoft se situent généralement beaucoup plus au niveau du produit lui-même que de sa promotion. C'est pourquoi une gaffe dans leur publicité a tant retenu mon attention. Dans le dépliant publicitaire suivant , que Microsoft m'a envoyé à titre personnel par la poste, la promotion est "Faites l'acquisition du logiciel [Office XP] avant le 31 janvier 2002 et bénéficiez de deux demandes d'assistance technique [...] au cours des six mois suivant l'achat." ... Quelle erreur! Tout le monde s'attend à ce que le support technique soit gratuit pour tout client du produit, donc annoncer une pareille promotion vient en fait dire au monde "eh non, notre assistance technique n'est même pas gratuite, mais achetez maintenant et on va vous aider gratuitement deux fois où vous serez perdus dans nos menus mal pensés". D'ailleurs, Microsoft a aussi mis fin, cette année, au support gratuit pour Office 97, qui est toujours sa suite d'applications de bureau la plus populaire.

Au début de l'été, Microsoft se faisait inviter en cour une fois de plus, cette fois par InterTrust Technologies dont le géant de Redmond a violé les droits d'auteur dans son dernier Windows Media Player.

Microsoft a décidé de poursuivre Lindows, une nouvelle distribution de Linux qui devrait voir le jour en ce début 2002, parce que son nom ressemble trop à leur marque de commerce Windows. Premièrement, le préfixe "Lin" est un diminutif commun pour Linux (Win4Lin, LinPhone, LinCVS, LinCity, etc...), donc la seule partie du nom réellement empruntée à Windows est le "dows", ce qui est peu convaincant. Deuxièmement, "Windows" est bien court comme marque de commerce. Un seul mot, un nom commun du dictionnaire en plus, peut difficilement être protégé par des droits d'auteur. C'est un peu comme si je décidais que je m'enregistrais le nom "Cola" et que je décidais de poursuivre Pepsi Cola et Coca-Cola parce qu'ils violent mes droits d'auteur...

C'est rare, mais Microsoft a raté à ses objectifs en termes de marketing! En effet, les ventes d'Office XP sont très loins de celles d'Office 97 alors que les ventes de Windows XP, qui auraient dû selon eux rivaliser avec celles du légendaire Windows 95, n'ont pas témoigné d'un grand engorgement des magasins. WinXP a effectivement connu des ventes très inférieures à celles de Windows 98, qui à leur tour étaient inférieures à celles de Windows 95! Ce qu'on appelle un échec commercial jusqu'à maintenant. Ils ont pourtant utilisé le même genre de campagne publicitaire qu'avec Win95, allant même jusqu'à diffuser des pubs télé sur la chanson Ray of Light de Madonna, un gros hit commercial comme Start me up des Rolling Stones qui a servi à la promotion de Windows 95 jadis. En tout, plus d'un milliard$US ont été dépensés pour la promotion du nouveau système d'exploitation.

Le 11 décembre, le site Zone, un site de jeux propriété de Microsoft, a été inaccessible pour de nombreux abonnés suite à la tentative de Microsoft de faire migrer le site à la "méthode de validation d'authenticité des identités" Microsoft.Net Passport . La panne de service a duré environ une journée.

Microsoft a eu le culot de demander, au début de l'automne, un 2e appel dans le cas "antitrust", après avoir déjà été reconnu coupable dans un premier procès et par la cour d'appel ensuite! Deux fois plutôt qu'une, les actes de Microsoft ont été reconnus coupables de violation de deux sections de l'acte de Sherman (1890), et ces derniers osent demander encore un autre appel! Évidemment, il ne le leur fut pas accordé et les procédures ont repris à peu près le cours normal.

Windows 95 a été exclu de la liste de systèmes d'exploitation admissibles à la version mise à jour de Windows XP. En effet, les utilisateurs de Win95, encore très nombreux en 2001 (toujours plus du double de la part de marché de MacOS, par exemple), doivent se procurer la version complète, coûtant exactement le double du prix de la version mise à jour, s'ils veulent pouvoir monter à Windows XP. Une décision douteuse pour deux raisons: le nombre encore très grand d'utilisateurs de Windows 95 qui seront découragés du coût et qui ne considéreront généralement pas de passer à Windows XP, et le fait que Windows 95 est à quelques différences près le même produit que Windows 98, qui lui passe toujours. Admettons toutefois que cette action était logique dans la mesure où les licences de Windows 95 avaient été officiellement discontinuées en janvier 2001.

Microsoft a miraculeusement réussi à respecter sa date prévue de sortie de Windows XP, mais a manqué le bateau au sujet de VisualStudio.Net . Il était d'abord sensé sortir en deuxième moitié de 2001, mais a finalement dû être remis à février 2002.

Cette annonce , parue dans le numéro de janvier 2002 du magazine mensuel Direction Informatique au Québec, dit: "Windows 2000 Datacenter Server peut fonctionner 99,999%** du temps". Maintenant, regardez au bas de la page ce que les petites étoiles signifient: "Ce pourcentage dépend de nombreux facteurs non liés au système d'exploitation, incluant des équipements et logiciels [...]" ... En termes clairs, Win2000 Datacenter Server peut "ne pas fonctionner" pendant 0,001% du temps même si aucun autre équipement ou logiciel n'est utilisé! Nous serons tous d'accord à dire qu'un système d'exploitation, même serveur, doit être capable de gérer des "équipements et logiciels" sans planter...

Microsoft a fièrement commercialisé, à grands coups de publicité, sa première console de jeux, la XBox, pour concurrencer Sony et Nintendo. Les critiques de la console en elle-même ont été très bonnes, mais Microsoft a perdu une grande partie de son mérite lorsque les médias ont commencé à révéler la vérité: Microsoft ne connaîssait rien aux consoles de jeux et, vu le manque de qualifications de son personnel, a payé une compagnie externe pour développer le XBox pour eux! Microsoft n'a eu qu'à assurer la publicité du produit, ce qu'ils réussissent généralement avec facilité.

Un bon jour, MSN (The MicroSoft Network) a voulu mettre une image de hockey (sport national du Canada) sur leur portail canadien msn.ca . Je serais le premier à l'apprécier, mais regardez attentivement (en fait, le mot "attentivement" est ici très facultatif!) la photo qu'ils ont mis Jagr

... Y a-t-il un joueur de la ligue nationale de hockey qui s'appelle Rgal et qui porte le numéro 8a? Bien sûr que non; les éditeurs de MSN se sont dit que ce serait plus selon les standards du réseau MSN si l'image était à gauche du texte et que ce serait plus beau si les joueurs pointaient vers les titres, alors ils ont appliqué un effet de symétrie sur l'image mais ne se sont jamais aperçus que l'image ainsi modifiée ne faisait pas de sens! Même pour ceux d'entre vous qui ne connaîssez pas la super-vedette Jaromir Jagr (#68 des Penguins de Pittsburgh sur cette photo, appartenant maintenant aux Capitals de Washington), il vous est sans doute évident qu'il y a quelque chose qui cloche dans cette photo! Enfin...

Powhertz

2002/01/19

Merci aux sites suivants pour les images contenues dans cette chronique:
http://www.microsoft.com/presspass/exec/default.asp
http://www.microsoft.com/billgates
http://www.zpub.com/un/bill

RETOUR À LA PAGE PRINCIPALE DE POWHERTZ